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Le château d’Azay-le-Rideau, bijou de la Renaissance

Si vous aimez les châteaux, peut-être connaissez-vous celui d’Azay-le-Rideau, magnifique édifice de la Renaissance française ? J’ai eu le plaisir d’être invitée à le visiter le dernier jour de l’été, sous un ciel bleu magnifique. J’ai été conquise par ce château dont l’attrait principal n’est pas lié à de grands événements ou à de célèbres figures historiques. Le passé d’Azay-le-Rideau ne compte pas d’empoisonnement ou d’assassinat ! Le charme de ce beau monument d’Indre-et-Loire réside à la fois dans les effets de reflet des façades sur l’eau, dans l’élégance des tours et des pignons mais aussi, depuis sa rénovation, dans la beauté des salles et leur aménagement somptueux et soigné. Par ici la visite !

Un peu d’histoire : la présentation du château par le Centre des monuments nationaux (CMN)

Bâti sur une île au milieu de l’Indre sous le règne de François Ier, le château d’Azay-le-Rideau allie traditions françaises et décors innovants venus d’Italie. Il est une icône du nouvel art de bâtir du Val-de-Loire au XVIe siècle.

D’abord propriété des Raffin, le château passe aux mains de la famille Gelais de Lansac au gré des mariages. Le 27 juin 1617, le roi Louis XIII y séjourne. En 1651, le marquis de Vassé reçoit le château par alliance : il effectue quelques travaux pour embellir la demeure et construit le portail. Après sa mort en 1684, c’est la décrépitude du domaine, faute d’argent. Mis en vente peu de temps avant la Révolution, le château est acquis en 1791 par Charles de Biencourt, marquis de Biencourt. Tout au long du XIXe siècle, la famille Biencourt entreprend d’importants travaux de restauration, lui donnant sa forme actuelle. Elle aménage également le parc en un superbe jardin paysager, dans le goût anglais alors en vogue.

En 1905, l’État devient propriétaire du château d’Azay-le-Rideau. C’est aujourd’hui le dernier château de la Loire que le CMN conserve après que Chambord soit devenu autonome et que Chaumont ait été transféré aux collectivités territoriales.

La restauration d’Azay-le-Rideau

Le chantier de restauration et de mise en valeur d’Azay-le-Rideau a duré trois ans, de 2014 à 2017. Parc paysager, toitures, façades, expérience de visite, ameublement, centre d’interprétation, etc. : rien n’a été oublié.

La pierre blanche du château était devenue grise et les sculptures s’étaient altérées avec le temps car la pierre de la région est fragile. Des interventions ont même été faites sur la charpente du XVIe siècle. Le rez-de-chaussée a été remeublé grâce à des sources iconographiques très précises. Des dépôts ont été faits ; le CMN a fait des acquisitions et a collaboré avec le mobilier national. Le temps des Biencourt a été recréé.

La visite des extérieurs du château d’Azay-le-Rideau

La découverte du château d’Azay-le-Rideau est éblouissante (enfin, on peut ouvrir les yeux face à la pierre blanche, je vous rassure !). L’escalier d’honneur du château d’Azay-le-Rideau est l’un des premiers, droits, à l’italienne, construits en France. Sa façade date de 1521 et a été nettoyée en 2016. Le miroir d’eau, si caractéristique, date du XIXe siècle et non du XVIe.

La visite des salles du château d’Azay-le-Rideau

Vous le comprendrez, la salle qui m’a le plus marquée à Azay-le-Rideau est le grand salon, situé au rez-de-chaussée. Restitué en février 2016, il offre au regard des visiteurs son aménagement du XIXe siècle. La grande cheminée date de 1856. La toile peinte qui imite les cuirs de la Renaissance, les fauteuils, les chaises néo-gothiques, la table de jeux, etc. : de tout émane une grande impression de luxe et de confort. Comment ne pas s’imaginer s’y installer avec un bon livre ou un peu de compagnie ? Les rideaux, sublimes (!), ont été restitués à l’identique par les ateliers du Mobilier national.

La statuette équestre dorée représente Louis XII, figure du « bon Père ». Le CMN l’a acquise auprès des descendants des Biencourt.

Quelques mètres plus loin, la salle de billard a, elle aussi, fait l’objet d’une restauration. Le Mobilier national y a déposé des pièces en février 2017. Les musées des Beaux-Arts de Tours et de Chartres ont eux aussi déposé des œuvres afin qu’elles retrouvent leur emplacement d’origine pour rendre véritablement leur âme aux lieux. Les ateliers du Mobilier national et les ateliers de la Chapelle ont mis leur expertise au service de cette salle de billard.

La cuisine du XVIe siècle est vaste et sa décoration plus dépouillée, laissant apprécier les « beaux volumes » du lieu (je ne suis pas agent immobilier, hein). Lorsque l’on entend « dépense », on pense plus à un carnet de comptes qu’à une cuisine. Et pourtant ! La dépense d’Azay-le-Rideau a été restituée pour montrer à quoi servait cette pièce, sorte d’arrière-cuisine : préparation, stockage, etc. Le CMN a pu acquérir en 2012 la batterie de cuisine du château aux armes des Biencourt.

Partons maintenant à la découverte de la salle à manger. La table y est dressée avec le service du château en porcelaine de Paris, lui aussi aux armes des Biencourt et qui date des années 1850. Les dépôts du Mobilier national permettent une certaine fidélité aux inventaires de l’époque. Le salon-bibliothèque évoque la vie des Biencourt en privé – la musique, la lecture, etc. – et nous emmène près de 170 ans en arrière. Jusqu’en janvier 2018, vous pouvez y admirer un prêt : le portrait d’Aurélie de Biencourt. Pour le petit clin d’œil, c’est la première fois que j’entends parler d’une femme ayant mon prénom née près de 150 ans avant moi !

À l’étage, les artistes Piet.sO et Peter Keene ont imaginé un univers onirique dans six pièces : « les enchantements d’Azay ». Automates, banquet, etc. attendent les visiteurs. C’est aussi l’occasion de réviser les figures d’Armide, magicienne, et de Psyché (vous avez deux heures !). La visite nous apprend que la chambre était, à la Renaissance, un lieu de vie dans lequel on mangeait, travaillait, recevait, etc. Les nattes de jonc tressé étaient destinées à isoler du froid. Original, non ? Les combles historiques du château ont été restaurés pendant deux ans et sont accessibles à la visite. Ce vaste espace pourrait presque évoquer la structure d’un bateau ! Il s’agit en réalité plutôt d’un « vaisseau de chêne du XVIe siècle ». Une espèce protégée de chauve-souris y a élu domicile !

Un centre d’interprétation installé dans le pressoir

Un espace d’interprétation, qui peut se visiter avant ou après le château, a été installé dans le pressoir. Il permet une visite « autrement », y compris pour les personnes en situation de handicap. Si vous planifiez une visite du château, sachez aussi qu’une application gratuite est téléchargeable pour la documenter.

L’écrin de verdure du château d’Azay-le-Rideau

Le parc paysager a été conçu dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les espaces verts d’Azay-le-Rideau ont, eux aussi, été restaurés en 2014. Un jardin des secrets, qui abrite des légumes anciens, est même accessible en été. J’en ai eu un court aperçu, juste de quoi me donner envie de les voir de plus près un jour ! Une astuce pour les jardiniers : mettre un fil de cuivre autour des plantes repousse les limaces.

La visite se termine par un tour à la librairie-boutique. Le château est situé dans le centre de bourg, où vous trouverez hôtels et restaurants. Il est aujourd’hui difficile d’imaginer que l’état de conservation du château était très dégradé il y a peu. Azay-le-Rideau a assurément retrouvé sa splendeur d’antan. C’est en tout cas ce que chaque instant de la visite nous laisse penser. Un beau travail pour le plus grand plaisir de nos yeux !

Et vous, l’avez-vous déjà visité ? Je ne peux que vous encourager à vous y rendre !

Château d’Azay-le-Rideau

19, rue Balzac

37190 Azay-le-Rideau

  • Fermé le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
  • Plein tarif : 10€
  • Différents tarifs réduits
  • Gratuit pour les moins de 18 ans, les Européens de 18 à 25 ans, le 1er dimanche du mois de novembre à mars, etc.

Issu de l’article: https://leblogdelili.fr/chateau-azay-le-rideau-renaissance/

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