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Le MuCEM, musée de Marseille

En 2013, Marseille devient la Capitale européenne de la culture. À cette occasion, le MuCEM, Musée des civilisations d’Europe et de la Méditerranée, a ouvert ses portes au public le 4 juin 2013. Ce monument de l’architecte français Rudy Ricciotti fait aujourd’hui la fierté des Marseillais.


Visite guidée :

En arrivant sur l’esplanade du J4 à Marseille, on ne peut pas le louper : au bord de l’eau, cet édifice de 72 mètres de long et 18 mètres de haut semble sortir de terre. Dans ce carré parfait s’insère un second pavé de 52 mètres de côtés qui abrite les galeries du musée. L’ensemble s’inscrit dans un site urbain : une passerelle en béton de 115 mètres de long relie le bâtiment neuf au fort Saint-Jean, ancienne vigie qui garde l’entrée du Vieux Port, et fait ainsi le lien entre contemporain et ancien. Côté ville, deux façades vitrées reflètent le paysage de la ville de Marseille. Côté mer, le bâtiment est recouvert d’une peau de béton gris. Véritable oeuvre d’art au point de vue esthétique, cette résille l’est également d’un point de vue innovant. En effet, ce béton fibré à ultra haute performance est un matériau totalement inédit et encore jamais utilisé à cette échelle sur un bâtiment. Réputé pour sa finesse, souplesse et haute résistance, 384 panneaux ont été nécessaires pour constituer la façade. Elle représente aujourd’hui la signature visuelle au musée.

En rentrant dans l’enceinte du bâtiment, on se laisserait vite tenter par une pause sur l’agréable toit-terrasse ou une balade dans les allées périphériques du musée, entre la résille et le bâtiment. « Pour le MuCEM, j’ai voulu un lieu de promenade et de culture, un musée populaire qui offre un autre voyage à travers la Méditerranée » a annoncé l’architecte.

Le rideau de béton poreux ne ferme que partiellement le lieu et en fait un espace ouvert, généreux. Il fait le lien entre intérieur et extérieur et s’ouvre sur l’immensité de la Méditerranée. Cela permet un jeu visuel avec le paysage. La structure laisse pénétrer la lumière qui projette des ombres qui ondulent le long des murs et sur le sol. Ce jeu de lumière immerge le spectateur dans un univers aquatique. Les ondulations évoquent le mouvement de l’eau et les fonds marins et dégagent alors une atmosphère iodée.

À la fois minimaliste et somptueuse, cette résille s’inspire de l’architecture arabe-andalouse. Elle renvoie au moucharabieh de l’architecture orientale qui permet de voir sans être vue en jouant sur la transparence entre intérieur et extérieur. Cela affirme encore l’ancrage puissant du bâtiment dans cette culture méditerranéenne.

Véritable sculpture bétonnée, cette dentelle s’apparente à de la haute couture. Semblable à un voile de tissus, elle perturbe nos sens et donne une impression de légèreté, de délicatesse. C’est un parfait trompe l’oeil compte tenu du fait que le matériau utilisé est relativement lourd. « On avance vers une dématérialisation de la structure béton qui devient fragile, filiforme, nerveuse comme une section de roche corallienne. »

Le MuCEM est une architecture mêlant art et espace. Plus qu’un objet architectural, la maille de béton apparaît comme une véritable oeuvre d’art car il propose aux voyageurs une expérience physique et sensorielle, comme le ferait un tableau ou une installation artistiques. Il perturbe nos sens et se joue d’illusions. Véritable architecture de narration, c’est un bâtiment qui fait sens et raconte une histoire, celle d’une culture méditerranéenne. C’est un bâtiment émotionnel qui nous fait voyager. Tout ces éléments permettent d’affirmer le MuCEM non pas comme simple monument, mais comme véritable sculpture architecturale.


Cet article est issu du site : https://histoiredelartai2.wordpress.com/ 

Lien de l’article : https://histoiredelartai2.wordpress.com/2017/02/10/le-mucem-voyage-entre-ciel-et-mer/ 

Nous vous invitons à le découvrir ! 

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