Misère, multiples déménagements, deuils de son enfant Marcelle et de son époux Marcel Cerdan, Edith Piaf n’a pas toujours vu la vie en rose à Paris. Pourtant, c’est dans la capitale qu’elle est aussi sortie de l’ombre, a posé sa voix sur des chansons éternelles et a vécu de belles histoires romantiques qui la marqueront à jamais. Partons sur les traces de la Môme Piaf à Paris.
Édith Piaf, de son vrai nom Giovanna Gassion, a marqué le nord-est de Paris de son empreinte. Selon l’état civil, c’est en effet dans le quartier de Gambetta, à l’hôpital Tenon situé rue de la Chine, que la chanteuse a d’abord vu le jour en 1915. Mystérieusement, une plaque indique qu’elle serait en réalité née au 72 rue de Belleville. La légende dit même qu’elle aurait poussé ses premiers cris dans les escaliers de cet immeuble…
Son père étant au front et sa mère trop pauvre pour l’élever, elle est confiée à sa grand-mère maternelle, rue de Rébeval près des Buttes Chaumont, jusqu’à l’âge de 5 ans. Édith y est délaissée, presque livrée à elle-même dans la saleté…
En 1930, après avoir vécu en Normandie et dans la Marne avec sa famille paternelle, l’adolescente commence à chanter dans les rues de la capitale avec son amie Simone. Deux ans plus tard, elle rencontre l’amour en la personne de Louis Dupont et s’installe à Montmartre avec lui. C’est dans ce quartier qu’elle pouponne la petite Marcelle, qu’elle a eu à l’âge de 17 ans, avant que cette dernière ne meure d’une méningite.
C’est ensuite vers Ménilmontant, et précisément au numéro 5 de la rue Crespin du Gast que la chanteuse s’installe en 1933 pour quelques mois. Aujourd’hui, son petit appartement a été transformé en musée privé dédié à sa vie et sa carrière.
Témoin de son évolution sociale, l’hôtel particulier de la rue Leconte-de-Lisle, dans le 16e arrondissement, est l’une des plus belles résidences d’Édith Piaf. C’est ici qu’elle vit sa passion amoureuse avec Marcel Cerdan dès avril 1948 et s’y approprie l’Hymne à l’amour. L’hôtel particulier avait alors été acheté dix neuf millions de francs à un milliardaire ruiné, Gilbert des Crances. C’est malheureusement dans cette résidence que Piaf doit faire le deuil de Marcel Cerdan, mort en octobre 1949 dans un terrible accident d’avion.
Avant sa mort tragique en 1963, la chanteuse s’installe en 1953 au rez-de-chaussée du 67 bis boulevard Lannes, dans le 16ème arrondissement, avec son nouvel amour, Jacques Pills. De célèbres photos la montrent d’ailleurs en séances de travail sur le piano à queue de ce bel appartement.
Ce petit deux pièces du 11e arrondissement semble hanté par l’âme de Piaf, et pour cause, cette dernière y a vécu quelques mois. Dès les premiers instants, on la sent présente dans chacun des objets conservés là méticuleusement par l’association « Les amis de Piaf ». Murs couverts d’assiettes de collection, tableaux, photos et lettres manuscrites, costumes de scène… Ces derniers s’amoncellent comme autant de témoins d’une vie consacrée à la musique et à l’amour passionné. Dès l’entrée, on découvre avec surprise une silhouette à taille réelle de la chanteuse qui nous permet de prendre conscience de sa fragilité apparente. Puis, c’est le gros ours en peluche offert à Édith Piaf par son dernier époux Théo ainsi que des gants de boxe ayant appartenu à Marcel Cerdan qui attirent notre regard. Autres curiosités : ses petites chaussures de scène pointure 34, son minuscule sac à main noir ou encore le canapé où elle accueillait ses invités de renom boulevard Lannes.
5 rue Crespin du Gast, 75011
Entrée libre sur rendez-vous uniquement
Lundi, mercredi après-midi et jeudi matin
Lorsque l’on voit à quel point la vie d’Edith Piaf a été liée au 20ème arrondissement de Paris, il est tout naturel de découvrir qu’une place du quartier Gambetta a été rebaptisée dès 1978 à son nom. La place Édith Piaf est d’ailleurs située tout près de l’hôpital Ténon où la Môme a vu le jour en 1915. Depuis 2003, une statue en bronze de Lisbeth Delisle représentant la silhouette fragile de la chanteuse, y est installée. On l’y voit lever les bras et la tête vers le ciel comme si elle ouvrait son cœur au monde, selon la volonté de l’artiste.
Métro Porte de Bagnolet, 75020
Le bœuf sur le toit
Édith piaf aimait s’attabler au Boeuf sur le toit, un restaurant-cabaret inauguré en 1922 et fréquenté par de nombreux artistes des années 60. Là-bas, près des Champs-Élysées, les soirées se terminaient tard dans la nuit, aux doux sons du jazz.
34 rue du Colisée, 75008
La Cloche d’or
Entre 1948 et 1949, Piaf emmène régulièrement Marcel Cerdan dîner à la Cloche d’or. Ce restaurant du bas de Montmartre, situé à deux pas du Moulin Rouge, attire d’autres célébrités de l’époque comme les comédiens Fernandel, Gabin ou Ventura, ou les artistes Louis Amstrong et Boris Vian. Aujourd’hui encore, des photos de ces célébrités ripaillant ornent les murs du restaurant.
3, rue Mansart, 75009
L’Olympia
S’il y a une artiste qui a marqué l’histoire de l’Olympia, c’est bien Édith Piaf. Entre 1955 et 1962, la Môme y donne de multiples représentations et en fait même sa salle fétiche. Au fil du temps, la chanteuse se lie d’amitié avec Bruno Coquatrix, le propriétaire des lieux, qui lui réservera la scène durant deux mois en 1958 puis trois mois en 1961 ! Durant sa carrière, Édith Piaf s’est également produite à Bobino, à l’Européen ou encore à l’Alhambra.
28 Boulevard des Capucines, 75009
Les amoureux éternels de la Môme peuvent depuis 1963 se recueillir sur sa tombe au Père Lachaise. Celle-ci, toujours très fleurie, comporte l’épitaphe “Dieu réunit ceux qui s’aiment”, paroles de sa célèbre chanson L’Hymne à l’amour. Édith Piaf repose aux côtés de Théo, son dernier compagnon, Louis-Alphonse Gassion, son père, et Marcelle Dupont, sa fille.
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