Plus besoin de louer un hélicoptère (218 euros les 25 minutes) ou de grimper dans la montgolfière du parc André Citroën (12 euros les 20 minutes) pour survoler Paris. Depuis le 31 mars, la société FlyView propose aux touristes de découvrir la capitale en embarquant à bord d’un jetpack : un curieux véhicule, équipé d’un réacteur dorsal, qui décolle à la verticale au-dessus de la ville.
Évidemment, l’expérience n’est que virtuelle ! Et c’est équipé de lunettes que l’utilisateur visite une vingtaine de monuments parisiens. Mais l’expérience est rendue très réaliste par l’utilisation de casques VR, proposant une vision à 360 degrés de la capitale ainsi que par un dispositif de vérins qui fait vibrer l’engin et donne la sensation d’accélérations subites. Des souffleries vont jusqu’à restituer le souffle du vent dans les cheveux !
Réalité virtuelle
« Depuis que je suis enfant, je nourris un rêve… celui de voler ; mais aussi une passion, celle de l’histoire. J’ai réussi à marier les deux en créant une entreprise qui propose aux touristes de vivre une expérience unique au monde », explique Arnaud Houette, 55 ans, fondateur de FlyView. L’entrepreneur, ingénieur de formation, a passé une douzaine d’années dans l’industrie avant de se tourner vers le conseil et de créer un fonds d’investissement spécialisé dans les applications d’e-santé. Fortune faite, il a eu envie de se faire plaisir en créant une société de production et, de fil en aiguille, de développer cette attraction touristique pour laquelle il déclare avoir investi 7 millions d’euros sur trois ans.
Installés au rez-de-chaussée d’un immeuble haussmannien, en plein centre de Paris, les locaux évoquent ceux d’une aérogare de science-fiction qui ne dépareillerait pas au Futuroscope ou à Disneyland. Hôtesses et stewards polyglottes accueillent les touristes derrière des comptoirs d’enregistrement. Quelques écrans annoncent les prochains vols. Pour accéder à la salle d’embarquement, il faut paradoxalement descendre au sous-sol par des escalators. Là, un comédien briefe les futurs passagers, leur exposant des consignes de sécurité avant d’ouvrir une salle remplie d’une vingtaine de jetpacks. Le site peut accueillir jusqu’à 50 personnes en même temps dans deux salles différentes.
On s’installe debout, on boucle une ceinture et on chausse ses lunettes. Après un bref compte à rebours, le décollage est très crédible. L’illusion d’une poussée vers le haut est totale, tandis que des images projettent le spectateur vers le ciel.
Décollage immédiat
Une fausse trappe s’ouvre dans le toit de l’immeuble et nous voilà éjectés à vive allure dans le ciel, flottant bientôt au-dessus de la circulation. Les images projetées dans les casques individuels (qui équipent les utilisateurs) ont été tournées par un drone équipé d’une myriade de caméras, un matin de l’été dernier. « Il n’a pas été facile d’obtenir les autorisations nécessaires », glisse Arnaud Houette.
En fond sonore, Édith Piaf entonne une ode à Paris tandis que défilent les monuments. L’obélisque de la Concorde se dresse devant nous dans une lumière dorée. On remonte ensuite les Champs-Élysées avant de s’arrêter au pied de l’Arc de triomphe. Quelques secondes plus tard, nous voici entre les piliers de la tour Eiffel remontant jusqu’au 2e étage. Puis survolant la Seine et enjambant les ponts où des figurants jouent de petites saynètes. La balade s’achèvera devant Notre-Dame où, passant de gargouille en gargouille, on montera jusqu’en haut des flèches. Le tout aura duré une douzaine de minutes.
Si l’on peut regretter de ne pas être en mesure de choisir son itinéraire, la simulation s’avère très crédible. Mais le voyage est moins calme que ne le présente le promoteur de cette attraction. Une fausse panne de jetpack pourra, de fait, inquiéter les visiteurs qui auraient oublié que tout ceci n’est que virtuel. Et les secousses qui simulent des coups d’accélérateurs peuvent donner la nausée à des visiteurs peu avertis.
Réservé à un public âgé de plus de huit ans (la taille minium requise est de 1 m 20), l’attraction est cependant accessible aux personnes à mobilité réduite. Arnaud Houette affiche l’objectif de 100 000 visiteurs par an.
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