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10 TRADITIONS FRANÇAISES

Disons-le sans détour : les Français sont, à quelques exceptions près, un peuple de ventres à pattes, qui ne pensent qu’à manger, et qui ne parlent d’ailleurs que de ça. Au prochain repas de famille, alors que vous serez en train d’engloutir un demi gigot, tout ça après l’apéro, et avant le fromage et le dessert, un sujet de conversation abordé autour de la table sera certainement : « Qu’est-ce qu’on va manger ce soir ? ».

Les Français aiment boire et manger, bons vivants qu’ils sont. Ils sont aussi très fiers de leur gastronomie, qu’ils considèrent souvent comme la meilleure au monde. Beaucoup d’étrangers sont d’accord sur ce point (mais pas tous non plus, demandez son opinion à un italien ou à un espagnol…), sauf qu’en réalité, il existe également plusieurs traditions culinaires françaises qui les laissent relativement perplexes. Voici la liste de 10 choses que j’ai dû expliquer à des étrangers concernant boire et manger « à la française » depuis le début de ma vie d’expat, quand je suis devenue, un peu malgré moi, ambassadrice de la culture française. Je suis certaine que vous vous reconnaitrez dans cette situation !

Après la première partie de l’article sur le thème “culture et langage” publié la semaine dernière, voici donc la suite sur le thème “boire et manger”. Certains de ces points ont été abordés par mon oncle Charles Timoney, Anglais expatrié en France depuis 30 ans qui observe les Français comme moi j’observe les Britanniques, et qui parle de la culture française dans ses livres, notamment dans “Pardon my French”. Etudier les différences culturelles dans son pays d’expatriation est donc une tradition familiale !

1. Tremper sa tartine dans le café

Un must absolu de la culture française, et, même si ce n’est pas très chic, je l’avoue… Je suis une grande adepte du trempage de tartine, à tel point que même maintenant que j’ai posé mes valises en Angleterre, je trempe mes crumpets dans mon café, sous le regard ébahi de mon mari British. Enfin, ébahi la première fois, interloqué la seconde, très amusé la troisième (le jour où il a réalisé que c’était une habitude bien ancrée), et complètement habitué depuis. A sa question “Pourquoi trempes-tu ta tartine dans ton café ?”, j’ai répondu “Parce que c’est meilleur comme ça”. Un point c’est tout. Je lui en pose, moi, des questions ?

2. Les boulangeries

Il a osé ! Paul Taylor, l’un de mes humoristes préférés, British expatrié en France qui se moque allègrement et avec brio de la culture française, a touché à l’intouchable : nos boulangeries nationales (vidéo ci-dessus) ! Et pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un étranger me dit qu’il trouve les boulangeries relativement stressantes. La faute aux files d’attente à rallonge, au personnel toujours pressé, ou aux questions pièges posées par la boulangère sur la cuisson de la baguette. Mais le plus gros problème ? La variété incompréhensible de viennoiseries, baguettes (la tradition, la campagnarde, la baguette traditionnelle, la demie baguette, la viennoise, les baguettes aux céréales, les épis, les couronnes etc, etc !) et pâtisseries. Ces dernières sont toutes plus merveilleuses les unes que les autres, mais impossible de savoir exactement à quoi ressemble leur goût, pour ceux qui ne les connaissent pas. Et je ne vous parle même pas de l’obsession des Français pour le croûton, et des bagarres qui suivent l’achat d’une baguette pour savoir qui y aura droit. Les boulangeries en France ? La croix et la bannière pour les étrangers, je vous dis !

3. “Petit » café, “petit” dessert

Mon oncle Charlie (qui en parle d’ailleurs dans son livre) adore qu’on lui propose un “petit” café ou un “petit” dessert au restaurant en France. « Pourquoi petit”, m’a demandé depuis mon mari, lui aussi interloqué ? Sans doute pour se déculpabiliser. Si c’est petit, ça ne compte pas, n’est-ce pas ? Il a également remarqué que la réponse à cette question était souvent “Allez !”, comme si le client se laissait forcer la main par le serveur, mais de bonne volonté tout de même. Ce qui se cache derrière ce “Allez !” est : “Je n’avais pas prévu de prendre un café/un dessert, mais si vous insistez, je vais me laisser tenter par une petite gourmandise, mais seulement pour vous faire plaisir”.

4. L’apéro

D’autres pays pratiquent leur propre version de l’apéro (par exemple, l’aperitivo en Italie), mais l’apéro à la française obéit à ses propres règles. Les questions auxquelles j’ai été confrontées concernant l’apéro, souvent d’étrangers venant de pays où la notion d’apéro est inconnue, sont, pêle-mêle : pourquoi mangez-vous des tomates cerises dans un ramequin, quelle est la différence entre un apéro dinatoire et un apéro lambda, as-tu encore faim pour le dîner après un apéro, n’as-tu pas encore faim après un apéro dinatoire (une variante de l’apéro à expliquer en elle-même également), à quelle heure se boit-il, est-ce qu’on doit se faire chic, qu’est-ce qu’on y mange ? Ces questions sont bien entendu difficiles, puisque tout dépend de l’occasion, du moment de l’année, ou encore des traditions familiales. Le message que je tente de faire passer aux étrangers est : l’apéro est une institution en France, il s’agit d’un art subtil aux règles multiples, et, clairement, toute journée qui se solde par un apéro est une excellente journée.

5. Trinquer

Un peu comme la bise terrifie les étrangers qui ne savent ni comment, ni par où commencer, le fait de trinquer donne des sueurs froides à bien des non-Français. Il faut dire que les règles sont multiples, et parfois difficiles à comprendre. On ne boit pas avant d’avoir trinqué (ce point précis provoque la rage des britanniques – QUOI ? Attendre que tout le monde ait un verre avant d’attaquer sa pinte ?), il faut regarder la personne avec qui l’on trinque dans les yeux (sinon, vous connaissez la malédiction !), ne pas croiser, et bien entendu, trinquer avec la totalité des personnes présentes, dont les enfants de moins de 5 ans avec leurs gobelets de jus d’orange vacillants. Donc, 20 minutes après avoir commencé à trinquer, vous pouvez enfin boire, youpi !

6. Le Pastis / Ricard

Ce grand classique des apéros durant l’été est très largement inconnu en dehors de nos frontières ! Souvent, j’explique que le Pastis (ou le Ricard), c’est comme la Marmite au Royaume-Uni : on aime ou on déteste. Il est très rare qu’un étranger qui goûte au Pastis pour la première fois “sur le tard” ne puisse s’habituer à la chose (bien que vous connaissiez peut-être des exceptions), mais j’ai souvent dit que pour apprécier le Pastis, il faut le boire dans les bonnes conditions, à savoir : pendant l’été dans le Sud de la France, avec les cigales en fond sonore, et l’apéro sur la terrasse, au soleil. Je n’aime pas le Pastis, mais l’odeur anisée pendant les soirées d’été reste pour moi synonyme de vacances !

7. Le temps passé à table

C’est bien dommage qu’il n’existe pas de statistiques officielles, car je suis persuadée que les Français seraient sur le podium des nationalités qui passent le plus longtemps à table (en fait, mise à jour depuis la publication de cet article : une étude de l’OCDE vient de prouver que c’est officiellement le cas… Merci chers lecteurs pour l’envoi de ce lien !). Surtout lors des repas de famille ou de Noël. Passer 3 heures à table un dimanche pour l’anniversaire de votre grand-mère ? Rien de plus normal en France. Et encore, c’est sans compter l’apéro avant, et les digestifs après. Les étrangers qui se retrouvent dans cette situation (venus de certains pays plus que d’autres, il est vrai) ont l’impression que la chose n’en finira jamais. Bon appétit !

8. La raclette

Croyez-le ou non, la plupart des étrangers n’ont jamais entendu parler de la raclette, sauf s’ils partent chaque année skier en France, ou qu’ils ont des amis Français. Et même dans ces cas-là, il est rare qu’ils aient vécu la raclette, la vraie : celle qui se dévore entre amis, à 12 autours d’une table trop petite, chez soi, avec un appareil à raclette Téfal. Le plus difficile à expliquer aux étrangers, c’est surtout l’importance culturelle de la raclette, qui bien que d’origine suisse, soit devenue un véritable pilier de la culture française pourtant si peu connu en dehors de nos frontières. Un tel pilier en fait, que cet ami que nous avons tous et qui n’aime pas la raclette (souvent parce qu’il n’aime pas le fromage) devient le mouton noir du groupe chaque année, pendant les mois d’hiver. Il en va de même pour la tartiflette, autre grande inconnue des étrangers, qui fait pourtant frémir les papilles françaises de plaisir (du moins les miennes !).

9. Tous les Français ne sont pas experts en vin

Je vois souvent des mines déçues lorsque j’explique que non, tous les Français ne sont pas experts en vin (et je tombe dans cette catégorie, même si grande amatrice, je dois bien l’avouer). Certains n’aiment d’ailleurs pas le vin du tout, ce qui est une réalité difficile à accepter pour vos amis étrangers, qui vous demandent toujours de choisir le vin au restaurant. Voir même de le goûter ! Mais alors, pourquoi tous les Français ont une opinion sur le vin et sur le fait que la France produit le meilleur au monde, même ceux qui n’en boivent pas ? Ah, ça, c’est parce que c’est l’arrogance française qui parle !

10. La galette des rois

Si importante en France chaque mois de janvier, elle n’est en fait pas si connue en dehors de nos frontières. Et si on en trouve dans les boulangeries françaises à l’étranger, beaucoup ignorent les règles qui régissent la galette des rois : mettre un enfant sous la table pour attribuer les parts une fois la galette coupée (et les bagarres entre enfants pour avoir l’honneur d’être en charge de cette tâche), trouver la fève, choisir son roi/sa reine, porter la couronne… Que de bonheur !

Issu de l’article: http://www.lalleedumonde.com/boire-et-manger-10-traditions-francaises-etrangers-comprennent-pas/

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