La Baie de somme côté nature, 1000 paysages et nuances de lumières
La Baie de somme, géographiquement placée entre Saint Quentin en Tourmont et la pointe du Hourdel fait partie du club très sélect des plus belles baies du monde. Plus généralement, on englobe dans la dénomination baie de Somme tout le littoral de Fort Mahon jusqu’à Mers les Bains.
Fous de nature, la baie de Somme nous fascine pour la multiplicité des paysages qu’elle accueille. Dunes, vasières, marais, molières, plages de galets et falaises gigantesques se succèdent sur un petit périmètre. Une richesse qui se retrouve aussi dans la biodiversité tant au niveau de la faune que la flore. Ici, c’est le royaume des oiseaux qui depuis longtemps ont trouvé dans les différents écosystèmes de la baie des havres de paix pour se reposer durant leur migration ou pour nidifier à l’abri des regards indiscrets (ou presque). Les phoques ont trouvé ici aussi une maison bien douillette. A tel point que c’est dans la baie de Somme que l’on retrouve la plus grande colonie de France de phoques veaux marins.
Ce que je trouve fascinant dans ce paysage c’est son mouvement, son rythme dû aux marées quotidiennes. C’est l’Homme qui doit le suivre et s’y adapter même si comme toujours il essaye de dompter les éléments. La marée dicte les activités, le calendrier des Hommes et des animaux.
Fort Mahon
Les dunes de Fort Mahon, ici, la plage est immense, les marées ont creusé des sillons dans le sable et l’on pressent les changements de marée à venir. La mer semble se perdre dans la lumière si mystérieuse de la baie. C’est un paysage vivant, qui bouge et qui bouscule nos sens. La claque du vent, la caresse du soleil, la danse des élymes des sables et des oyats, le murmure des vagues, l’odeur du sable chaud réveille notre corps autrement que par la vue. Si la dune est encore mouvante, elle est bien plus sage car les Hommes ont entrepris de la fixer. Pour cela, des pins, des oyats et une flore spécifique ont été plantés pour la maintenir et éviter que le sable n’envahisse encore et encore les maisons et cultures.
Le parc du Marquenterre, des marais accueillants pour les oiseaux
A l’aridité du sable s’opposent les zones humides et les marais du parc du Marquenterre, à seulement quelques kilomètres de là. J’en avais un souvenir flou. Mais à vrai dire je n’avais pas besoin de me remémorer ce parc ornithologique pour avoir envie d’y revenir. Le parc du Marquenterre est un lieu emblématique en France pour tous les passionnés d’oiseaux. Son accessibilité, la facilité avec laquelle on peut voir de nombreuses espèces toute l’année en font un terrain d’observation idéal.
Paradoxalement, c’est l’intervention de l’Homme qui a façonné ce refuge pour oiseaux. Dans les années 50, cette zone est transformée en polder afin d’y cultiver des tulipes. 20 ans plus tard, ce commerce ne rapportant pas assez, le propriétaire de l’époque constatant la présence importante d’oiseaux décide de transformer sa propriété en parc ornithologique.
Les cigognes, spatules et aigrettes qui font des va-et– vient, brindilles dans le bec, témoignent d’une activité frénétique dans les nids. Difficile de voir les petits tant les nids sont larges, mais grâce aux longues vues des guides du parc nous avons pu assister à de jolis spectacles, notamment au spot appelé la héronnière. Il s’agit d’une partie du parc recouverte d’une forêt de pins où les échassiers (cigognes, spatules, aigrettes, hérons…) aiment construire leur nid. Les cigognes retrouvent leur nid d’une année à une autre, tandis que les autres reconstruisent leur cocon à chaque saison. La concentration de nid est hallucinante (plus de 200).
Le parc comprend 3 sentiers de 2 à 6km qui ne présentent aucune difficulté. L’essentiel ici n’est pas de faire des bornes mais plutôt de prendre le temps. C’est un parc ornithologique parfait pour les familles grâce à l’aménagement des sentiers et aux nombreux postes d’observation qui permettent de voir les oiseaux d’assez près..
Les vasières de la baie de Somme, un garde manger intermittent
Un voyage dans la baie de somme serait incomplet sans une immersion dans la baie elle même, au cœur de l’estran, cette partie du littoral recouvert par les eaux à marée haute. C’est sûrement l’espace le plus fascinant, car chaque jour, au rythme des marées, il offre deux visages, deux territoires bien distincts.
A marée basse, l’eau se retire et laisse la place à un univers de sable appelé la slikke ou vasières. Cet environnement est bourré d’animaux enfouis comme les coques, palourdes, crabes, vers et autres mollusques. A marée basse, c’est un buffet à ciel ouvert pour les oiseaux limicoles. A marée haute, ce sont les poissons qui se délectent de ce festin.
Ce territoire est aussi le repère des phoques qui viennent s’y prélasser et se réchauffer sous les rayons du soleil à marée basse. Un peu lourdauds et maladroits sur la terre ferme, vous pouvez les observer en différents endroits de la baie notamment à la pointe du Hourdel. Côté flore, c’est le royaume de la salicorne et des chips de mer (délicieuses plantes d’ailleurs !).
Les molières, pré salés sur la mer
Les molières ou schorre sont les parties de la baie uniquement recouvertes durant les grandes marées. Ce sont ces zones vertes recouvertes de plantes halophiles (soude, aster maritime, obione, salicornes) que les agneaux de pré salés aiment aller grignoter.
La pointe du Hourdel, les plages de galets
La pointe du Hourdel nous a offert un moment fort lors de notre séjour en baie de somme. La plage de sable a laissé la place à une étendue de galets polis par la mer. Maladroitement, nous nous frayons un chemin pour nous approcher de la rive. Quelques tâches au loin ont attiré notre regard et celui de Maxim. Des phoques veaux marins nous attendent patiemment, avachis sur le sable, ils sourient béatement. Malgré le vent glacial, nous scrutons l’horizon. Une expérience marquante pour laquelle nous avons consacré un article spécifique.
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