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La maison du Fada à Montpellier

A Montpellier, au N°1000 rue de la Roqueturière, dans le quartier de l’Aiguelongue, une maison extraordinaire dont l’architecture évoque l’époque médiévale se niche au milieu des pavillons proprets et des résidences estudiantines.

C’est « La villa des cent regards » aussi surnommée « La maison du Fada » en référence à son bâtisseur.


C’est en 1950 qu’un maçon assez imaginatif du nom de Victor Grazzi a eu l’idée de construire un édifice peu commun. Passionné depuis toujours par le béton armé, il décide de construire une maison à son image avec son matériau de prédilection. Tout sera en béton, y compris les portes comme les fenêtres ou les volets !

« La maison aux « cent regards » appartient au patrimoine montpelliérain beaucoup plus que le théâ­tre qui n’est qu’une copie de l’Opéra de Paris, une comédie cernée par une architecture nordique ou la place du Nombre d’Or qui s’inspire de la « plaza Réal » de Barcelone. Cette bâtisse insolite a été cons­truite par Monsieur Grazzi, ancien élève de l’école de ciment armé de Rome. Créneaux, tours, mira­dors, lui donnent le merveilleux d’un château d’opé­rette. Dans ce lieu théâtralisé, Monsieur Grazzi vécut particulièrement la fin de sa vie, cultivant sa vigne avoisinante et faisant son vin chaque année. »

Le journal de Montpellier (janvier 1982)

« … Entre ces tours miniaturisées se coule la composition réduite d’un château. Le passant ne peut donc avoir qu’une représentation limitée de la secrète demeure, de même que l’envieux n’obtiendra qu’une vision oblique du sentier. Ainsi cette villa ne saurait être véritablement profanée, sa richesse n’étant pas communicable aux curieux et aux démolisseurs. Sa vérité se découvre dans une disposition de l’esprit de celui qui est digne de la voir. Là peut-être se trouve la clé de cette demeure, ouvrant les por­tes en béton épaisses de dix centimètres qui pro­tègent le secret de l’Athanor. Celui qui en fran­chit le seuil, doit d’abord descendre quelques marches par humilité. Il laissera sur sa droite le tombeau du chien, signe qu’il sera désormais seul pour continuer le chemin. Alors il ne fera peut-être pas assez attention à la cascade et au bassin qui se trou­vent sur sa gauche, source et réservoir de l’éner­gie « Yin ». Il observera d’abord le minaret percé de lucarnes qui surplombe la construction au milieu de nombreuses tourelles plus ou moins abattues. Ce qui surprend avant tout le visiteur qui sait voir, c’est l’éclatement du toit, dont Mircéa Eliade affirmait qu’il signifie qu’on abolit toute situation, qu’on a choisi non l’installation dans le monde mais la liberté absolue ».

Puis le regard se portera sur l’inscription murale « Villa aux cent regards » encadrée de deux ancres représentant la stabilité d’une situa­tion existentielle assumée. Observera-t-il ensuite l’escargot de ciment sur le sol qui lui dit de lais­ser là son fardeau et de se dépouiller avant de pénétrer dans le logis ? Le visiteur trouvera l’exiguïté des locaux paradoxale à la masse extérieure du bâtiment.

L’initiation consistera à résoudre cette contradiction : descendre aux caves ou monter dans la tour nécessite de sortir du lieu. L’homme qui désire évoluer doit quitter sa demeure. Celui qui pratique le Zazen comprendra. Mais avis aux fanfarons, l’accès au sommet de la tour est par­semé de pièges et d’oubliettes dangereux… Le travail sur l’humilité est le seul moyen de chan­ger le rêve en réalité. »  

La Gazette de Montpellier (Janvier 2006)

« En 1984, la mairie de Montpellier acquiert ce château en miniature et l’entoure d’une clôture pour le protéger. Mais bientôt toute vie s’est éteinte et le château prend des allures fantomatiques. Il est question de le démolir pour récupérer le terrain. C’est alors que nous avons l’idée d’en faire un lieu culturel avec

-des expositions

-des ateliers de dessin, d’encre de Chine…

-des conférences

-l’édition de livres d’artistes.

Laissée à l’abandon pendant plus de trente ans « La Villa des Cent Regards » retrouve ainsi une seconde vie. »

Exposition durant les prochaines Journées Européennes du Patrimoine :

Les tentures d’inspiration médiévales d’Andrée Viricel viendront habiller les murs encore blessés.

L’artiste présentera ses sculptures et bas-reliefs en terre cuite d’inspiration médiévale (Vierges romanes et gothiques) ainsi que quelques pièces de poterie et sculptures contemporaines.


Villa des Cent Regards 1000 rue de la Roqueturière, 34090 Montpellier Montpellier Hérault


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Lien de l’article : https://ericbabaud.over-blog.com/2020/08/la-maison-du-fada.html

Nous vous invitons à le découvrir ! 

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