L’exploration urbaine est devenue, en peu de temps, l’activité privilégiée des photographes, street-artistes et autres contemplateurs intrépides. Également surnommée “urbex”, cette nouvelle pratique consiste à visiter des lieux abandonnés, difficiles, voire interdits, d’accès, afin de les immortaliser ou d’en faire des squats. À la plus grande joie des amateurs, quantité de lieux ont été désertés localement, pour des raisons diverses et variées, et n’ont jusqu’alors trouvé nouvel acquéreur. Hôpitaux désaffectés, demeures aux allures de maisons hantées, anciens forts, voici quelques uns des plus beaux terrains d’expérimentation franciliens !
Les Parisiens les plus réticents à l’idée de passer le périph’ tomberont en admiration devant cet ancien supermarché Casino désaffecté, situé tout près de la Porte de la Villette. Ce sont près de 40 000m2 d’espaces à l’abandon qui ont été investis de toute part par les street-artistes. Graffitis, jeux de perspective, lettrages en tout genre… Autant d’œuvres urbaines qui ont fait de cet endroit, un véritable musée à ciel ouvert ! Au milieu des bombes aérosols usagées, des carcasses de voitures et du mobilier en décrépitude, on déambule en promeneur discret et marginal (n’oublions pas que ce lieu, comme tous ceux que nous mentionnerons par la suite est, en théorie, fermé au public).
Où ? Porte de la Villette, 75019
Cette demeure paraît tout droit sorti d’un film de Tim Burton ! Protégée par une large grille qu’il faut escalader pour y accéder, la Villa Bela Kiss est tout à fait pittoresque. Avec son imposante toiture à pignons digne d’un château de la Renaissance et ses murs extérieurs en pierre de taille, elle apparaît comme un vestige d’un autre temps, littéralement perdu en rase campagne. À l’intérieur, on trouve encore quelques meubles et objets d’origine comme ce piano qui continue à prendre la poussière. Sur les murs décrépits, quelques tags sont venus s’apposer. À visiter un soir d’orage pour des frissons garantis ! A noter toutefois que la Villa Bela Kiss n’est qu’un nom d’usage attribué par les amateurs d’urbex qui tiennent à conserver l’adresse de ce lieu secrète.
Construit à la fin du 19ème pour défendre Paris contre l’invasion de l’Armée Prussienne, cet ancien fort de l’Est parisien, situé entre la Seine-et-Marne (77) et la Seine-Saint-Denis (93), est sûrement l’un des sites d’urbex les plus dangereux de la région. De fait, entre 1955 et 1997, il fut occupé par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) comme centre de recherches. C’est notamment ici que fut mis au point le détonateur de la première bombe atomique française. Hautement surveillé, ce site est aujourd’hui encore marquée par de l’uranium sur près de 50 hectares. C’est pourquoi, les clichés de cet endroit se font si rares : s’y aventurent seulement les explorateurs les mieux équipés. À l’intérieur, les traces d’explosion, encore largement visibles, font réellement froid dans le dos !
Où ? Entre les communes de Courtry (Seine-et-Marne) et Vaujours (Seine-Saint-Denis)
Construite dans les années 1920, cette succursale de la Banque de France a été désertée il y a maintenant un peu plus de 5 ans, sans réel projet de reconversion. Un temps investi par un collectif de street-artistes expulsé l’an dernier, ce lieu est désormais très bien gardé. Son architecture est somme toute classique et étonnamment, complètement dénuée des influences Art Déco et Art Nouveau de son époque. Le bâtiment en forme de U dévoile un vaste hall meublé comme dans le temps et une salle des coffres des plus impressionnantes. Partout, l’on retrouve au sol de jolies mosaïques typiques des années 20 et 30.
Où ? 30 rue Jean Lolive, 93500 Pantin
D’extérieur, on peut difficilement louper cet hôpital pour enfants désaffecté, installé dans un bâtiment imposant tout en briques rouges. À en juger par la vue sur la Tour Eiffel qui s’offre aux visiteurs depuis le 2ème étage de la clinique, on est bien à Paris ! Tout l’art est de trouver une entrée discrète pour pénétrer dans le bâtiment : votre exploration vous guidera certainement vers une porte cachée au sous-sol qui mène directement au hall d’entrée. Une fois à l’intérieur, c’est comme si le personnel et les malades avaient quitté les lieux précipitamment, laissant tout derrière eux : les meubles, le matériel médical, la paperasse, les jouets pour enfants… Peut-être est-ce car le bâtiment est en chantier de désamiantage… ?
Perdu dans les bois au milieu de nulle part, ce manoir a tout d’un repaire de fantômes ! À l’évidence, la demeure est inoccupée depuis au moins une dizaine d’années. Le décor qui est offert à l’intérieur ne peut que filer la chair de poule. Les murs de la demeure bourgeoise s’effritent de toute part bien que l’on puisse encore distinguer les élégantes moulures qui les ornaient. Partout, du verre et des débris jonchent les planchers et le carrelage en damier du hall d’entrée. Quelques meubles font encore de la résistance : des fastes fauteuils en velours, un vieux piano macabre, une immense table en bois. Le Manoir Pavlovich est laissé en telle décrépitude qu’il pourrait s’effondrer à tout moment !
Article issu du site Paris Zigzag que nous vous invitons à consulter pour les 6 endroits abandonnés de Paris et sa région.