À Giverny, le jardin d’eau a influencé de nombreuses toiles de Monet, parmi lesquelles certaines de ses plus célèbres, les séries de Nymphéas. Mais sachez que ces chefs d’oeuvres auraient pu ne jamais exister ! Une sombre histoire de conflit de voisinage a failli empêcher l’aménagement de ce refuge de rêve…
Lorsque Claude Monet acquiert le domaine de Giverny en 1883, il n’y avait pas d’étang. Le peintre décide de le créer dans un verger, avec un petit pont japonais en guise de décor. Il fait creuser un bassin prêt à accueillir l’eau de la rivière Ru, mais elle nécessite d’être détournée. Cela irrite les voisins de l’artiste, notamment les lavandières qui craignent ne plus avoir assez d’eau pour nettoyer leur linge ! Les agriculteurs ne sont pas en reste, puisque ces derniers craignent que les plantations empoisonnent leurs bêtes.
De quoi bien énerver notre ami Monet (réputé pour être caractériel !) qui écrit directement une lettre à la préfecture de l’Eure pour faire valoir ses bonnes intentions : non, son jardin n’empoisonnera personne ! Et il obtiendra gain de cause.
Pour égayer cet espace, le peintre ne sait pas quoi y planter. Et puis arrive l’idée de génie, par un hasard heureux : “J’ai pris un catalogue et j’ai fait un choix au petit bonheur, voilà tout”, explique le peintre au sujet de l’intégration de nénuphars (aussi appelés nymphéas). Ce sera le début d’une grande histoire d’amour entre l’un des pères de l’impressionnisme et les délicates plantes aquatiques : plus de 300 oeuvres représentant les nymphéas existent !