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Quels musées visiter à Marseille ?

Sus aux clichés ! Parce que Marseille n’est pas (que) une ville de foot avec des calanques, des gens qui parlent fort avec une boule en métal dans une main et un verre de pastis dans l’autre, des cagoles, des règlements de comptes etc… Parce qu’à Marseille, il y a aussi une vie artistique (élue Capitale Européenne de la Culture 2013 même si ce n’est presque qu’un argument politique), voici un tour d’horizon d’une journée culturelle dans la cité phocéenne.

Le Musée Cantini

Je ne sais (presque…) pas pourquoi, j’avais toujours eu beaucoup d’a priori sur ce musée. Mais là, dans l’organisation de ma journée, c’est ce qui collait le mieux (ouverture à 10h). Une sculpture de Victor BRAUNER plante un peu le décor Surréaliste de la suite, mais l’accrochage de la collection commence par des matiéristes et notamment avec plusieurs tableaux d’artistes japonais du mouvement GUTAÏ (avis aux amateurs de croutasses…). Ensuite, la grande salle suivante présente un ensemble de tableaux abstraits : la gestualité d’Hans HARTUNG, une eau-forte de Pierre ALECHINSKY, un Tabula de Simon HANTAÏ, deux tressages de François ROUAN et des tableaux d’Antoni TÀPIES, Raoul UBAC et Kazuo SHIRAGA (dont la vidéo présentant la performance, à la limite de grotesque, annihile toute la force du tableau).

Le 1er étage expose quasiment que des tableaux de la 1ère moitié du XXe siècle. La première salle présente des peintures post-impressionnistes (Henri MATISSE, Paul SIGNAC, Oskar KOKOSCHKA, Albert MARQUET), la seconde des peintures abstraites (Jacques VILLON, Jean HÉLION, Frantisek KUPKA, Fernand LÉGER) et la troisième, un peu plus contemporaine, présente des tableaux figuratifs (Avidgor ARIKHA, BALTHUS, Bernard BUFFET). Ensuite, l’espace d’exposition est en long avec des peintures fauvistes (Raoul DUFY, Charles CAMOIN…) puis de nombreuses œuvres surréalistes (Jean ARP, Victor BRAUNER, MATTA, André MASSON, Francis PICABIA, Max ERNST, Joan MIRO…).

Le dernier étage est consacrée à une exposition photographie allant de la photo-documentaire (alpinisme en Savoie au milieu du XIXe siècle) des frères BISSON à l’abstraction de François BRUGUIÈRE. Grosso modo, il faut compter environ 1heure pour faire la visite du Musée Cantini.

L’Ombrière 

Passage par le Vieux-Port de Marseille pour passer sous l’Ombrière sur la criée, réalisée en 2013 par le paysagiste Michel DESVIGNE et l’architecte Norman FOSTER qui a, par exemple, réalisé le Carré d’Art de Nîmes. Il s’agit d’un immense miroir rectangulaire au-dessus du Quai des Belges, lieu intense de passage et aussi d’attente. C’est un peu comme le “Cloud Gate” d’Anish KAPOOR à Chicago mais en plus… orthogonal. En tout cas, c’est vraiment un lieu d’attraction à Marseille.

Le MuCEM et le Fort St-Jean

J’avais déjà fait la découverte du site en 2014 mais je n’avais pas pu visiter les expositions. J’avais programmé d’y repasser pour visiter les expositions du MuCEM. Là encore, je suis encore retombé entre deux mais j’ai quand-même pu voir la collection de la “Galerie de la Méditerranée” . Si l’expo permanente est vraiment décevante, le bâtiment du MuCEM est véritablement une merveille architecturale. La découverte du Fort Saint-Jean, totalement restauré, vaut également le détour et offre de beaux points de vue sur Marseille.

La Vieille Charité

À l’origine, le Centre de la Vieille Charité a été construit (entre 1671 et 1745) pour accueillir les pauvres et les mendiants de Marseille (comme son nom l’indique). Les ailes du bâtiment forment une cour intérieure au milieu de laquelle se trouve une chapelle baroque avec une coupole (en forme d’ellipse). Classée monument historique depuis 1951, elle a été restaurée en 1986 et abrite aujourd’hui le musée d’archéologie méditerranéenne ainsi que des collections d’arts africain, amérindien, océanien et antique.

Mais je n’étais pas venu pour ça. J’avais repéré une exposition d’art contemporain sur la cartographie. Il me restait plus que 30 minutes avant la fermeture (18h) donc il m’a fallu faire vite. Mais aucune indication et le seul panneau “exposition temporaire” m’a envoyé dans la galerie d’art grec parlant des héros antiques… Les surveillants (qui n’en avaient que la désignation…) n’étaient au courant de rien ! Il a fallu que je leur montre sur mon téléphone le site de la Vieille Charité pour leur prouver qu’il y avait bien cette expo dans leurs murs ! “Ah ? … Ben… essayez peut-être là-bas en bas…“. Et effectivement, le Centre International de Poésie Marseille (cipM) se trouve tout de suite à gauche en entrant. Plus discret, c’est invisible ! Le lieu ressemble à une bibliothèque et l’exposition était toute petite mais riche : une trentaine artistes contemporains (dont Franck SCURTI, David RENAUD…) avaient travaillé la cartographie. Je m’attendais à plus d’artistes connus (tant la question est traitée en art) mais finalement, pour un tel lieu, c’était carrément réussi !

Le FRAC PACA

J’avais le souvenir d’une petite salle miteuse dans le fin-fond du Panier, introuvable si on ne connait pas. Je n’y étais pas retourné depuis une exposition de Stéphane BÉRARD en 2003. Alors là, quelle belle surprise ! Depuis 2013, le FRAC PACA est logé dans un bâtiment tout beau, tout neuf avec de grands volumes, conçu par Kengo KUMA (qui a également fait le FRAC Franche-Comté). Mais qu’est-ce qu’un FRAC ? C’est l’acronyme de Fonds Régional d’Art Contemporain. Ceux-ci ont été créé en 1982 pour acquérir des œuvres d’artistes ”émergents” afin de constituer une collection publique et les exposer. Ils ont donc le reflet d’une création artistique très contemporaine et c’est pour cela que, dans ces expositions, il souffle une certaine fraicheur artistique et de qualité.

C’est ainsi que j’ai pu découvrir le travail de Marie BOVO. L’exposition “La Danse de l’Ours” qui lui était consacrée présentait une vidéo d’un ours enfermé dans une cage Prédateur – la Danse de l’Ours (2008) projetée sur un cube et plusieurs séries de photographies : Alger (2013) vues de la ville à travers la porte d’un balcon et Cours intérieures (2008-2009) vues en contre-plongée jouant sur le cadre architectural dans l’image (la fenêtre dans la fenêtre), les plans (près/profond) et sur le rapport intérieur/extérieur, ; Jours blancs (2012) paysages du Lofoten avec une composition en 3 tiers horizontaux terre-mer-ciel, la tonalité renvoie à l’absence de présence humaine et m’a culturellement évoqué les paysages romantiques de Caspar David FRIEDRICH ; à l’étage, Voies de chemin de fer (2012) photographies en plongée d’un camp de Roms avant son démantèlement et Grisailles (2010) cadrages frontaux et rigoureusement équilibrés de plafonds aux moulures vieillissantes révélées par les nuances de gris. Globalement, on sent une volonté évidente de composition photographique, reprenant l’esthétique de l’objectivité de l’École de Düsseldorf ou encore de Stéphane COUTURIER.

J’avais idéalement espéré aller au Musée d’Art Contemporain qui dispose d’une remarquable collection et réalise toujours des expositions très intéressantes, mais le temps perdu au MuCEM à cause de la foule et mon désir de tout faire dans le cœur de Marseille ont fait que je n’ai pas tenté d’aller jusqu’au MAC. Mais, même s’il est un peu loin, je vous le recommande. J’avais également en tête de découvrir la Friche de la Belle de Mai, mais là, je sentais que j’allais m’engouffrer dans un labyrinthe temporel qui me ferait, à coup sûr, louper mon train… Et puis, je crois que, pour une journée musées, la tête était déjà bien pleine !



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Nous vous invitons à le découvrir ! 

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